Je propose dans cette page de faire une synthèse des différents acteurs de la ville mentionnés comme protestants. Une des sources essentielles provient de l’ouvrage de Pierre Dez, parfois complété et recoupé avec d’autres sources directes ou bien de seconde main. Les informations ne permettent pas toujours d’établir si ce sont des personnes qui sont des habitants de Poitiers ou bien qui résident plus largement dans la province du Poitou. J’établis cette distinction lorsque c’est possible.
Certains sont déjà mentionnés dans mes deux articles accessibles sous les liens suivants : le Poitiers protestant au 16ème siècle (1/2) et sa seconde partie. Là encore, j’y ajoute les détails que j’ai pu glaner par ailleurs. Bonne lecture !
Dans les premiers temps, les protestants apparaissent essentiellement en tant que justiciables, au début comme des hérétiques au sens littéral, dont le sort finissait malheureusement souvent sur le bûcher. Ils furent régulièrement incarcérés pour un mot, un geste de trop, ce qui, selon Jérémie Foa, permit d’en faire des suspects du voisinage que la milice urbaine savait où trouver le moment venu.
Certains noms réapparaissent régulièrement dans la chronique judiciaire locale.
En effet, quand le corps de ville ordonne régulièrement aux six capitaines de quartier de perquisitionner les habitations de personnes de la "nouvelle religion" pour y chercher des armes, des livres suspects ou bien des étrangers protestants, nul besoin de liste. Les capitaines de quartier savent chez qui ils doivent aller. J’imagine que les deux capitaines de quartier ecclésiastiques de Saint Hilaire et de Saint Pierre s’impliquèrent avec zèle dans cette tâche de police. Après tout, la nouvelle religion portait directement atteinte à leur fond de commerce.
Voilà ce que l’on trouve dans les premiers temps de la réforme.
Le 29 août 1537 et selon la sentence donnée par le Lieutenant général, un nommé Guillemar, marchand à Poitiers fit amende honorable durant la procession qui fut faite par le clergé de Poitiers pour avoir mal parlé et suivi ce que l’on appelait encore alors « la secte luthérienne » (Journal de Guillaume La Riche, cité par Pierre Dez).
Moins chanceux fut Guillaume Saulnier qui le 21 octobre 1546 par arrêt du Parlement de Paris confirmant la sentence du lieutenant général du Poitou, sera condamné à être pendu et brûlé à Poitiers pour avoir prononcé des « paroles damnées et (blasphémé) contre l'honneur de Dieu et du Sacrement de l'Autel, et la très sacrée Vierge Marie, mère de Dieu. »
Dans les années précédent cet évènement, le fils de Gaucher de Sainte-Marthe médecin ordinaire du roi, Charles de Sainte-Marthe, qui était en relation épistolaire avec Calvin commença à dispenser des leçons de théologie, bien qu’il fut recteur de la faculté de droit. Il en fut dissuadé et dut quitter la ville pour rejoindre Grenoble. Emprisonné, il mourut en détention.
On retrouve plus tard un autre rejeton de l’illustre famille dans la fameuse liste établie en 1562 des protestants devant être faits emprisonnés (voir ci-dessous). Il s’agit de Louis de Sainte-Marthe alors procureur du roi à Loudun qui se trouve être le berceau familial de la famille de Sainte-Marthe.
Sur la fin du siècle, les deux frères Louis et Gaucher Sainte-Marthe présents au sein du corps de ville, furent catholiques modérés et agirent comme intermédiaires entre les armées catholiques et protestantes.
Dans un rôle d’imposition de 1552 dressé pour Poitiers, un René de Sainte-Marthe, seigneur de Villadam, avocat est indiqué comme contribuable dans la paroisse de Saint Paul.
En 1548, Etienne de Lugré (ou Delugré), libraire que j’ai déjà traité, est condamné à être brûlé vif mais on sait que la sentence ne put être exécutée. Son collègue Mathurin Raguyn dit trompillon, est condamné par le Parlement à l’amende honorable devant la cathédrale et à être battu et fustigé ainsi qu’à la confiscation de ses biens.
Au cours de la même année, le Parlement de Paris confirme la sentence de prise de corps du sénéchal du Poitou de plusieurs personnes pour être auditionnées par celui-ci. Sont concernés, Saint Vertunien sieur de Lavau, Olivier Gouyn, les nommés Virandeau et Baignault, Michiel Cheusse (peut-être plutôt Chessé), Abel Cheussé père et fils, Michel Duplex dit Pelé, un certain Simon en sa qualité de prêcheur, Denys imagier (peintre) en la paroisse de Saint Paul pour avoir accueilli un prêche dudit Simon en sa maison, Loys serviteur de feu Jehan Serre, libraire. Furent ajournés à comparaitre, Jehan Gaulteron1, maître René Moreau, avocat (est-ce la même famille que la famille Morrault de la Vacherie que l’on retrouvera plus loin?), D’Aigonné marié à la veuve de Jehan Taynin de la paroisse de Saint Opportune.
Le 13 avril 1549, 26 prisonniers sont libérés de la prison de Saint Maixent. Parmi les personnes citées, Mathurin Frappier est cité (voir Pierre Dez, page 45 suite de la note 3 de la page précédente). C’est peut-être le même que l’on retrouve dans la liste de 1562 et sur laquelle je fais quelques développements ci-après.
1Un Jehan Gaultron, procureur est signalé comme contribuable en la paroisse de Sainte Opportune en 1552 avec un impôt de 9 livres
L’ordonnance de prise de corps du 8 août 1562 prise par le Maréchal de Saint André et effectuée par le Présidial contre plusieurs habitants de Poitiers (tirée du journal de Simon Jallais1, publiée dans les Archives historiques du Poitou, tome XXVII (1896))
Quelques mots de contexte avant d’entrer dans les détails de la liste.
Celle-ci fut établie à l’issue de la reprise de la ville par les troupes catholiques du maréchal de Saint André. La reconquête de la ville faisait suite à l’occupation de Poitiers par les troupes protestantes de mai à juillet 1562. Cette occupation temporaire qui avait donné lieu surtout à des dégradations des lieux de culte s’inscrit dans une tentative négociée de prise de contrôle de la ville par le seigneur protestant Lancelot du Bouchet sieur de Saint Gemme, en qualité de Gouverneur de la ville, nommé par ordre exprès du prince de Condé. Ces tentatives renouvelées auprès du corps de ville pendant cette brève occupation s’avèrent infructueuses, malgré l’appui de troupes gasconnes2 venues en renfort et les pressions de Lancelot du Bouchet, aidé en cela par les notables locaux protestants. Au début du mois d’août les troupes protestantes s’enfuirent alors que les soldats catholiques envahissaient la ville.
La reprise de la ville par les troupes de Saint André donna lieu à des violences et des débordements importants. Notamment, les prisonniers furent libérés des geôles, les pièces de procès furent détruites et lacérés, ce dont se plaignirent d’ailleurs les conseillers du Présidial au maréchal de Saint André qui concéda que tout cela fusse consigné dans un procès verbal, sans qu’il y en ait des suites.
En revanche, on sait que la reprise de la ville donna lieu à une ordonnance de prise de corps à l’encontre de ceux jugés comme les principaux fauteurs des troubles protestants, cette ordonnance contenant la fameuse liste de noms. L’ordonnance précisait également qu’une enquête devait être menée et ordonnait la saisine des biens des accusés pour être vendus à l’encan.
Certains d’entre eux sont également cités comme acteurs des saccages opérés à Sainte Radegonde3, Saint Hilaire4 et la cathédrale Saint Pierre5, dans les enquêtes qui suivirent.
Compte-tenu de la qualité des accusés qui sont pour l’écrasante majorité de la bourgeoisie, voire pour certains, appartenant au corps de ville, il est fort probable qu’ils n’aient pas participé directement aux saccages. Mais il fallait viser la tête car il était évident pour les accusateurs que la populace déchaînée avait été manipulée par eux.
Quelles furent les suites judiciaires ? Pour beaucoup d’entre eux, ils n’y eut vraisemblablement pas d’emprisonnement.
D’abord, ils avaient certainement fui la ville avec les troupes protestantes par précaution pour se « mettre au vert » et puis, entre la théorie et pratique, il y a parfois un fossé. Ces familles, catholiques comme protestantes, étaient liées parfois dans le gouvernement de la ville et un certain retour au principe de réalité dut prévaloir.
Au demeurant, les rejetons des acteurs les plus notables gardèrent les positions éminentes de leurs pères (on peut citer notamment les Morault de la Vacherie, Dreux, Le Sueur, Poupet, Porcheron de Saint James, Sainte-Marthe, Brochard). Certains se convertirent probablement ou ne suivirent pas les pas de leurs pères, entrant ainsi dans le rang mais c’est probablement surtout le poids traditionnel de ces familles au plan local, fut déterminant sur le long terme.
La vraie seule victime expiatoire de cet épisode fut Jacques Herbert, protestant, qui avait témérairement accepté l’élection comme maire de la ville et fut pendu pour ne pas avoir soit-disant remis les clés de la ville au nouveau vainqueur. Peut-être cette pendaison suffit elle à calmer les esprits.
Un dernier mot sur cette liste. Comme je l’ai constaté, il existait une certaine endogamie au sein de la bourgeoisie protestante de Poitiers ce qui a pour conséquence que certains des accusés sont liés, de manière avérée ou bien supposé.
1 - Auteur d’un livre de raison conservé aux archives départementales de la Vienne (réf. Dépôt 160, Art VI) et acteur protestant de la période « Journal de Simon JALLAIS, conseiller au présidial de Poitiers, protestant. Événements locaux, notes de droit, copie d'ordonnances et d'édits royaux, lettres de princes ».
2 - Ces troupes seraient à l’origine de l’essentiel des pillages et dégradations des lieux de culte selon les témoignages de l’époque et notamment le ravage de l’abbaye de Saint Cyprien
3 - A sainte Radegonde, plusieurs témoins dénoncèrent des pillages et déprédations faites par François Tantin boucher, Jehan le fils du grand Jehan huilier, Vincent Rousseau, fils de Grand Bras et ses serviteurs (un Vincent Rousseau texier en draps est inscrit au rôle d’imposition de 1552 en la paroisse de Sainte Radegonde), également Jacques Maudin, maçon, demeurant paroisse de Saint Simplicien. S’ensuivent une série de témoignages qui dénoncèrent Maître Philippes, l’organiste ainsi que sa chambrière, sa mère et son frère qui s’acharnèrent sur les tuyaux d’orgue pour l’étain. Ou encore Pierre un autre « fils du Grand Jehan huillier, un nommé Jehan, serviteur de Monsieur de la Guyonnière,(ou le) frère de Millet, ung parchemynier nommé le Cent, tous qui rompoient les ymages, croix, sièges ». (voir MSAO tome XIV 1891 page 203 et suivantes).
4 - Voir Dom Fonteneau Tome XII Médiathèque de Poitiers - Tome XII. Ière série : H. / Dom Fonteneau - Détail (bm-poitiers.fr) Sont cités par les chanoines dans leur plainte dirigée plus généralement contre les protestants ayant été les instigateurs « des troubles et séditions » certains que l’on trouve dans l’ordonnance de prise de corps à savoir « Jehan de Beaucé, l'abbé de Valence, frère du sieur de Vérac, le capitaine Sainte Gemme, les deux Porcheron dits Saint Jasme, l'ung conseiller Magistrat et l'autre écolier, le capitaine Corneille de Loudun, maistre Simon Dreux, enquesteur (c’est son père qui est mentionné dans la liste), Jehan du Liège dit De Marnef, maistre Jehan Mourault, sieur de la Vacherie, Jehan Gervain notaire, ung nommé Clabat, le dit La Pillardière, Taneguy, Persicault, Brochard, procureur». Sont cités également le Repceveur, le Général des Princes, le comte de la Rochefoucault, Sainct Martin de la Couldre, Hesnard, advocat, Du Fraigne, apothicaire Pandin, notaire, Rainbert, bancquier, maistre François Poupet, procureur, Berthelot, sergent et Toyveneau,procureur.
5 - Pour les destructions de la Cathédrale Saint Pierre, sont cités : Nozereau, imprimeur (Bertrand Noscereau demeurant à l’enseigne Saint Martial paroisse de Saint Hilaire de la Celle (voir la librairie et l’imprimerie à Poitiers au XVIème siècle)), Girard, notaire, demeurant à Gilassy (?) et le sieur des Robellinières son frère, Monsieur Jacques De Lage procureur, Jean Cartier, receveur, Monsieur Guillaume Moreau dit la pomme notaire, Le Duc dit prieur, cordonnier, les Robinots frères « et aultres » (voir Dom Fonteneau, tome II, vue 531).
« Aujourd’hui 8 aout 1562, ce requérant le procureur du roi, avons enjoint au premier sergent royal sur ce requis de prendre au corps et admener prisonniers en la Cour de céans suivant l’ordonnance de M le Maréchal de Saint André, les nommés :
(…. )
Si appréhendez peuvent estre sinon les adjourner a trois brief jours à comparoire en personne en ladite cour pour répondre à toutes particulières conclusions que contre eux voudra le dit procureur du roi ...».
Le Sieur de Saint Gemme : Lancelot du Bouchet sieur de Saint Gemme, gentilhomme du bas Poitou qui fut proposé comme Gouverneur de la ville par le Prince de Condé ou plutôt que ce dernier tenta d’imposer en vain, le corps de ville lui répondant qu’il ne prenait ses ordres que du roi.
La famille de Vérac : le sieur de Vérac et « l’Abbé de Valence », Ponthus de Saint Georges, abbé commendataire de Valence (86), frère du précédent qui fut accusé d’avoir participé au pillage de Saint Hilaire.
Pierre Després : sieur de Lacourt de Chiré en Montreuil, dit le curé de Chiré car il était curé converti et aussi peut-être parce qu’il prêchait. Il fut accusé d’avoir participé au pillage de Sainte-Radegonde. Il fut massacré en 1570 au prieuré de Mouzeuil (cf Pierre Dez). L’acte mentionne également un autre « Lacourt de Chiré » qui est peut-être le frère du précédent.
Sainte-Marthe : désigné dans l’acte comme procureur du roi à Loudun, il s’agirait de Louis de Sainte-Marthe affilié à la fameuse famille de Sainte-Marthe. Un René de Saincte Marthe, Seigneur de Villadam, avocat est référencé dans le rôle d’imposition de 1552 dans la paroisse de Saint Paul. Je l’identifie comme fils de Gaucher de Sainte-Marthe et frère de Charles évoqué plus haut. René de Sainte-Marthe avait épousé Anne Porcheron. Cette dernière était la fille de François Porcheron, sieur de saint James, procureur du roi et échevin en 1552 (contribuable pour la paroisse de Saint Paul) et certainement apparentée aux Porcheron, sieurs de Saint James, évoqués ci-dessous.
Jehan Beaulcé (ou Beaussé) : adepte de la réforme dès le début, ce riche marchand drapier y joua un part très active à Poitiers. La légende veut que c’est dans son magnifique hôtel de Beaucé1 que se tint en 1557 la réunion ayant conduit à la rédaction des « Articles polytiques pour l’Eglise reformee selon le Saint Evangile », première ébauche de discipline ecclésiastique dont la portée et le statut restent discutés.
II accueillit également des prêches privés, ce dont se plaignirent les membres du Chapitre de Saint Hilaire lors des enquêtes menée en août 1562, après la reprise de la ville. Il fut également accusé d’avoir permis de fondre dans son hôtel particulier, les objets liturgiques en or et en argent, issus du pillage des églises. Il survécut à cette aventure car il est régulièrement cité comme protestant très impliqué localement. Il était probablement le fils (où le petit fils ?) de Jacques Beaucé, maire de Poitiers en 1500.
Le sieur du Maignou : il s’agit de François Crouzilles, avocat, peut-être fils de Jehan Crouzille (échevin en 1551). il était lui-même membre du corps de ville en 1561. Il résidait dans la paroisse de Saint Porchaire avec sa mère lors de l’établissement du rôle d’imposition en 1552 (ils y sont redevables de la somme importante de 60 livres).
« Saint James » conseiller et son frère le capitaine : Philibert Porcheron sieur de Saint James, conseiller magistrat au Présidial et Bourgeois de la ville au moment des faits. Dans la chronique, il est fait référence aux «deux Porcheron, dits Saint-Jasme, l'un magistrat, l'autre écolier». Le prénom du jeune Porcheron alors étudiant n’est pas connu. Apparemment, ce dernier s’improvisa capitaine de troupes à l’occasion de cette aventure.
Un François Porcheron est identifié comme procureur du Roi et échevin dans le rôle d’imposition de 1552 résidant en la paroisse de Saint Paul. Il était marié à Renée Favereau. Une source le qualifie également de Seigneur de Saint James ce qui accrédite l’idée selon laquelle il serait le père des deux précédents et le beau-père de René de Sainte-Marthe cité plus haut. François Porcheron était décédé avant 1562.
Philbert Porcheron avait épousé en 1558 Perrine Le Venier, issue d’une famille de Fontenay le Comte. De cette union naquit au moins un fils, Jacques, qui devint lui-même conseiller au présidial en 1587, probablement en succession de son père dans cet office.
Simon Jallais, assesseur conseiller et juge au Présidial depuis 1558 : il est l’auteur du livre de raison dans laquelle figure la liste de 1562. Originaire de Châtellerault, il avait épousé Renée Brochard en 1548, fille de François Brochard, bourgeois de Châtellerault. Il était encore bachelier et demeurait au château du Fou2 à cette époque.
Il fut l’un des juges conseillers du Présidial protestant quand intervint l’occupation en 1562. Il était également membre du Mois et Cent de Poitiers en qualité de bourgeois. Anticipant la prise de Poitiers par les catholiques, il s’enfuit le 22 juillet pour se réfugier successivement à Sanxay, à Jazeneuil, à la Rochelle et à Châtelaillon. En 1566, il était probablement de retour, y compris dans ses fonctions puisqu’il signait un acte le 8 novembre 1566, en qualité de Conseiller. ll mourut en décembre 1571.
Son journal contient une évocation astrologique émouvante, annotée le jour de la naissance de sa fille, Déborah, le 16 avril 1562.
Mre Michel Brochard : Je suppose qu’il était apparenté à Renée Brochard, épouse de Simon Jallais (voir ci-dessus).
Il était probablement le fils d’Aymé Brochard, de son vivant échevin et conservateur des privilèges royaux de l’Université et d’Anne de Sauzay. En effet, Anne de Sauzay est désignée comme marraine d’Isaac Brochard, fils de Michel Brochard et de Catherine Deperelles, dans son acte de baptême du 10 avril 1553 à la paroisse de Saint Opportune (les parents sont dits être paroissiens de Saint Cybard) Elle est mentionnée comme veuve de feu Aymé Brochard précité (qui décéda probablement entre 1551 et 1553). Les parrains de l’enfant furent le sieur de Richefort conseiller pour le roi et François Rousseau avocat.
Michel Brochard était peut-être déjà calviniste au moment du baptême de son fils Isaac, le prénom étant un marqueur plutôt probant de la conversion. En 1561, il fut un des co-signataires de la lettre adressée à Calvin demandant un pasteur pour l’église de Poitiers.
En 1554, Michel Brochard est mentionné comme procureur et frère de Pierre Brochard, dans l’acte de baptême de Jehanne Brochard, fille de ce dernier et de Louise Rocquet. Pierre Brochard fut lui-même protestant car il fit partie d’une délégation pour présenter une requête auprès du corps de ville le 20 juillet 1571 à propos du paiement d’une taxe ordonnée par le roi sur les protestants de la ville.
Pierre et Michel Brochard auraient eut également pour frère, René, enquêteur pour le roi qui est identifiable dans le rôle de 1552, habitant chez sa mère pour un impôt de 55 livres (« Damoiselle Anne de Sauzay et honorable homme René Brochard son fils enquêteur » ). René Brochard devint lieutenant général en Poitou. Il était le grand-père maternel de René Descartes.
Christophe Le Sueur, receveur du taillon (impôt établi par Henri II pour financer l'entretien et les munitions des gens de guerre et prélevé selon les mêmes modalités que la taille): je n’ai pas réussi à identifier cette personne. Par contre, Philippe le Sueur notable du parti protestant et membre des 75 bourgeois du corps de ville (en 1561 et toujours en 1571) est mentionné au moment des faits comme un des accompagnateurs de Lancelot du Bouchet dans ses démarches auprès du corps de ville. S’agirait-il donc d’une erreur de transcription portant sur le prénom ?
Le protestantisme de Philippe Le Sueur est corroboré d’ailleurs par son entourage familial, présent à l’occasion du baptême (catholique) de sa fille Geneviève le 2 janvier 1551 en la paroisse Saint Opportune3. Sa femme d’abord, Françoise Poupet, pourrait être la sœur de François Poupet qui fut désigné comme un des fauteurs de troubles et séditieux par les chanoines de Saint-Hilaire Le Grand. A noter que dans l’acte, le parrain de l’enfant est François Poupet l’aisné qui pourrait être son grand-père (et qui était aussi membre du corps de ville). Quant à la marraine, il s’agit d’Anne Porcheron, « dame de Villadam, femme de noble homme René de Sainte Marthe », qui sont tous deux mentionnés plus haut. L’autre marraine, Cyprienne Blanchet (?) est désignée comme « aiolle de ladite Geneviève ».
Le couple Le Sueur/Poupet, eut aussi un fils, Guille Le Sueur, conseiller au présidial qui succéda comme bourgeois au corps de ville en 1586 à son cousin germain, François Poupet, enquêteur et examinateur pour le roi. Le registre des délibérations précise que François Poupet ne pouvait plus « pourvoir à sa charge compte-tenu de sa grande vieillesse ». Guille Le Sueur fut proposé par … Louis de Sainte-Marthe. On ne peut dire si les descendants des deux familles étaient encore protestants en 1586 mais force est de constater que les réseaux familiaux étaient, eux, vigoureux.
Jehan Morrault, sieur de la Vacherie : Jehan Morrault ou Mourault, sieur de la Vacherie et du Sault très probablement fils (ou petit-fils?) de Michel Mourrault, sieur de la Vacherie, avocat du roi et maire de Poitiers (1505), à la suite d’une ancienne lignée d’échevins et de maires. Jehan Morrault avait épousé Florence Doisneau, fille de Doisneau de Sainte Soline, lieutenant général du roi, qui apparaît aux premiers temps du protestantisme à Poitiers.
Plus tard, René Morrault sieur de la Vacherie, d’abord procureur du roi avant d’exercer d’autres office royaux, fut élu maire de Poitiers en 1578. Il était aussi capitaine de quartier En 1587, il est précisé dans le registre des délibérations que « René Morrault, sieur de la Vacherie , conseiller du roy, lieutenant particulier et assesseur au siège présidial d’icelle et pair et échevin de céans » proposa Jean Goguet son frère (plutôt, peut-être, son beau frère) comme bourgeois membre des Soixante Quinze ce qui fut accepté. Il mourut en août 1587 et fut remplacé dans son office devenu vacant par Louis de Sainte-Marthe.
En 1548, un certain René Morrault, avocat de Poitiers, fit l’objet d’une procédure devant le Parlement de Paris pour fait d’hérésie. Est ce le même ? Ou bien appartient-il à la même famille ?
Mre Méry Dreux enquesteur : Merry Dreux, sieur de Boisbaudry (1507-1577) avait épousé Charlotte de la Coussay par contrat de mariage du 15 janvier 1533. Il est d’ailleurs mentionné dans le rôle d’imposition de 1552 pour la paroisse de Saint Germain, vivant à côté de « sa belle mère veuve de Nicolas de la Coussaye ». Si en 1562, Merry Dreux figure sur la liste des protestants à emprisonner son fils, Simon Dreux n’en fait pas partie tout en étant parmi les protestants que les chanoines de Saint Hilaire accusent d’être les instigateurs des troubles.
Parmi les juristes la liste comporte également Mre « Claude France sieur de la pillardière », victime d’une mauvaise transcription. Il s’agit en réalité de Claude Faure, sieur de la pillardière qui était avocat. En 1552, il vivait en la paroisse de Saint Didier et imposé à 8 livres 100 sols. Le sieur de la pillardière, par ailleurs membre des 75 bourgeois sur une très longue période figure sur la liste et il est l’un des protestants objet de la vindicte des chanoines de Saint Hilaire. Il aurait accueilli des prêches privés dans son logis à plusieurs reprises et fut désigné comme un des séditieux et fauteurs de troubles. En 1561, il était l’un des cosignataires de la lettre adressée à Calvin.
Jehan Gervain, notaire royal qui réside à la paroisse de Saint Hilaire de la Celle en 1552 avec un impôt de 70 sols.
François Pandin aussi notaire royal qui réside quant à lui à Notre Dame la Petite en 1552 et est imposé de 45 sols. Peut-être ce dernier est-il apparenté aux Pandin sieurs de Beauregard qui sont aussi protestant et dont l’un des descendants se maria en 1628 avec une fille de Pascal Le Coq et de François de Saint Vertunien. Gervain et Pandin furent tous les deux désignés également comme séditieux par les chanoines de Saint Hilaire.
1- Érigé en 1554, il se trouve derrière l’actuel hôtel de ville de Poitiers
2 - Source « Le présidial de Poitiers et son personnel de 1551 à 1790»
3 - Ils sont dits être paroissiens de la paroisse de Saint Cybard et effectivement, Philippe Le Sueur apparaît dans le rôle de 1552 comme "controlleur" (?) Il est assujetti à un impôt de 17 livres et 10 sols
M(essi)re Pierre Clabat, sieur de la routte (domaine situé proche de Saint Loup sur Thouet dans les Deux-Sèvres): Pierre Clabat est mentionné paroisse de Saint Didier comme scribe de l’université de Poitiers en 1552 (impôt de 6 livres). Il était le fils de Nicolas Clabat sieur de la route, ancien officier de justice de la sénéchaussée, incorporé comme conseiller du Présidial au moment de sa création à Poitiers en 1551. Clabat père était membre des 75 bourgeois et fut élu maire en 1532.
Son fils, Pierre Clabat fut également membre du Mois et Cent jusqu’en octobre 1572, date à laquelle, prudemment retiré dans son fief de la Routte (les échos de la Saint Barthélémy avaient dû lui parvenir), il se démit de ses fonctions par acte notarié adressé au corps de ville. Dans l’acte recopié dans le registre des délibérations (registre 41, vue 18), il indiquait s’en remettre au corps de ville pour lui trouver un remplaçant.
Pierre Clabat fit partie des protestants très engagés. Il est cité régulièrement jusqu’en 1576, lorsque le corps de ville s’émeut auprès de La Duguie et Boiceau, d’un prêche privé fait dans sa maison. Il avait épousé Marie Aubert dont il aurait eut au moins un fils, Guy, Conseiller au Présidial en 1579.
D’autres Clabat sont recensés à Poitiers que je pense appartenir à la même famille, dont Jacques Clabat, conseiller au Présidial en 1577 qui deviendra maire en 1587 (peut-être est ce le neveu de Pierre). Mais cette autre branche était catholique ce qui illustre la division des familles sur la question religieuse.
Jehan Allonneau que j’ai déjà traité est cité également.
L’hoste de Saint André (Tanguy Persicault) : avec lui, j’entame les hôteliers qui prirent part à la diffusion du protestantisme. Les hôtelleries étaient des lieux de passages et de brassages, où l’on discutait, échangeait et convertissait. Probablement aussi des espaces assez vastes où pouvaient se tenir des assemblées privées et donc des prêches.
L’hoste de Saint André, identifié comme étant le localement fameux protestant Tanguy Persicault avait son établissement situé dans la paroisse de Notre Dame de la Chandelière (imposé à 13 livres 15 sols en 1552), dans la rue actuelle de la Tranchée, non loin de l’hostellerie du Chapeau vert, entre la très « classe » et spacieuse auberge des trois piliers et celle où pend l’enseigne de la truie qui file.
Il était l’époux de Madeleine Abriou et le couple eut au moins un fils, André, baptisé le 9 décembre 1548, paroisse de Saint Hilaire (vue 68/102).
Tanguy Persicault fut comme Clabat très engagé au niveau local ce qui explique peut-être pourquoi il fut une des rares victimes de la Saint Barthélémy à Poitiers le 27 octobre 1572. En 1562, il fut aussi la cible des chanoines de Saint Hilaire qui se plaignirent notamment des prêches privés accueillis dans son établissement.
Comme je l’ai déjà évoqué dans article précédent, en 1574, une personne que je crois être un de ses fils, lui-même prénommé Tanguy, hôte du Cheval Blanc, fait baptisé un enfant, Daniel (prénom ô combien protestant), né de son union avec Madeleine Alexandre sa femme. Elle fut peut-être la fille ou bien la sœur de Jehan Alexandre qui fut le parrain de l’enfant.
Difficile de savoir si ce baptême fut fait pour donner des gages publics sur le plan religieux.
Toujours est-il qu’en octobre 1585 après l'Edit de Nemours qui interdit la religion protestante sous peine d’abjuration ou d’exil, le capitaine de quartier, le sieur Saint Sulpice, se plaignit auprès du maire que certains bourgeois astreints à la milice ne répondaient pas à l’appel pour assurer les tours de garde.
Persicault, l’hôte de Saint André en faisait partie avec Loys Payrault, procureur, Vomereau, maître de la poste (ou plutôt son gendre chevaucheur pour le roi), Debrissac, sergent royal et Guy Ternyn.
Quand on sait combien à la suite de l’Edit de Nemours, les anciens protestants furent plus surveillés que jamais et que toute manifestation jugée non citoyenne était scrutée à la loupe, il est fort possible que nos coupables, dont Persicault, aient été particulièrement ciblés, en raison de leur attachement supposé à leur ancienne religion. Ils s’en tirèrent avec une amende au maximum de 6 écus et devaient être emprisonnés tant que la somme ne serait pas payée.
Dans la liste, on trouve ensuite un deuxième hotelier, le gendre de l’hoste Saint Michel. L’hotellerie de Saint Michel se trouvait dans la grand rue, pas loin de la « corne de cerf », du « bœuf couronné », ou du très poétique hôtel de « l'oiseau du paradis ». En 1589, Philippe Bouin, est hôte de Saint Michel et consul des marchands. En 1586, Philippe Bouin est déjà mentionné comme hoste de Saint Michel dans le registre des délibérations du corps de ville. Est ce son beau-frère ou son fils ?.
La liste mentionne également Le Ranger, hoste du chapeau vert que je n’ai pu identifier. En effet, sur le rôle de 1552, l’hoste du chapeau vert est un certain René Mandin et non Le Ranger. Pour mémoire, l’hotellerie du chapeau vert se trouvait dans l’actuelle rue de la Tranchée paroisse de Notre Dame de la Chandelière. Elle ne devait pas être d’un grand rapport car René Mandin fut taxé à seulement 20 sols.
Jehan Liège dit de Marnef : Jehan du Liège de Marnef était libraire et imprimeur. Il est l’un des deux libraires de la liste avec Nicolas Pelletier, et un des nombreux imprimeurs et libraires ayant adopté la nouvelle religion. A cet égard, j’ai évoqué Etienne Delugré mais également plus tard, les frères Barrillet ou bien Audet, chez lesquels il fut trouvé des livres réprouvés qui furent brûlés dans un autodafé tandis que leurs propriétaires étaient mis à l’amende.
La famille de Marnef fut, avec la famille Bouchet leurs alliés sur le plan professionnel et familial, une des familles les plus importantes de l’imprimerie poitevine au 16ème siècle. Elle adopta très rapidement le protestantisme. Il s’agirait d’une famille originaire de Belgique près de Liège (d’où le patronyme), établie en France à Paris et à Poitiers en tant qu’imprimeurs à la fin du 15ème siècle.
Le Jehan qui figure sur la liste de 1562 est le deuxième du nom, Jehan 1er étant décédé en 1510. Jehan II et Enguilbert II de Marnef étaient enfants mineurs en 1529 mais certainement proches de la majorité puisque les deux frères prirent en association la gestion de l’imprimerie l’année suivante. La boutique à l’enseigne du Pelican, sise derrière le Palais paroisse de Notre Dame la petite fut attribuée à Jehan II dans un partage et c’est là qu’il est mentionné comme libraire en 1552 taxé à 14 livres comme son frère résidant à côté1. Les frères de Marnef avaient épousé deux sœurs Audebert, Bernarde et Marie. Puis devenu veuf, Jehan II se remaria avec Perette Citoys en 1561, fille d’un marchand libraire dont il eut deux enfants, Esther et Daniel.
Les enfants de Jehan II, ou du moins ses filles, Marie et Radegonde, demeurèrent protestantes. Sa fille Marie épousa Jehan Gervais, puis Abraham Bourdeau, tous deux orfèvres et protestants et abjura avant de mourir en 1639 à l’âge de cent ans ce que relève Denesde dans son journal. Radegonde de Marnef épousa en 1570 Thomas Garnier apothicaire protestant.
Le nommé Nicolas Pelletier : Il s’agit également d’un libraire imprimeur, fils de Nicolas I Pelletier aussi imprimeur. Des liens professionnels existaient avec la famille de Marnef mais aussi familiaux puisque, la mère de Jehan II de Marnef, Jeanne Boisseau, avait épousé en seconde noces Nicolas I Pelletier.
Parmi les orfèvres listés, on trouve deux noms. Tout d’abord, Zacharie orfèvre et également Marc Aymond qui est désigné comme orfèvre dans le rôle de 1552 pour Notre Dame la Petite avec un impôt de 20 sols.
Un banquier, Pierre Chesnay, apparaît sur la liste de 1562. Il figure également sur le rôle d’imposition de 1552 dans la paroisse de Saint Hilaire de la Celle (« Mr Pierre Chesnay, dict Martin, banquier ») taxé d’un impôt de 4 livres. Ayant fui la ville, il était probablement revenu en 1571 car il fit partie d’une délégation de protestants auprès du corps de ville le 20 juillet de cette année là avec Pierre Brochard (voir ci-dessus) et Jehan Bernardeau. Il dut s’enfuir par la suite à La Rochelle car comme je le mentionne dans un précédent article, Chesnay fils, lui-même protestant, revenu de La Rochelle, tenta en vain de racheter la maison familiale en 1595.
Un certain Rambert, également banquier, est dénoncé par le chapitre de Saint Hilaire comme séditieux et fauteur de trouble.
Le fils aîné du grand Jehan Frappier : Jehan Frappier était messager de Paris pour le roi. En 1552, il est paroissien de Saint Michel et taxé à 20 livres. En 1549, un certain Mathurin Frappier est libéré de prison où il avait été emprisonné en raison de sa religion. Est-ce lui dont il est question dans la liste de 1562 ?
Royer, apothicaire demeurant près des trois piliers : Louis Royer, avait été présenté pour siéger au corps de ville en 1549 mais ce n’est qu’en 1554 qu’il y accéda. Il est mentionné dans le rôle de 1552 pour la paroisse de Saint Didier avec une taxe importante de 23 livres.
Un autre apothicaire, le sieur Dufraigne, protestant, ne figure pas sur la liste mais fut accusé par le chapitre de Saint Hilaire d’avoir participé au pillage.
A noter que la profession a accueilli une importante communauté protestante à Poitiers dont certaines familles ont déjà été citées : outre les précédents, on comptait les Garnier, Contant, Demayré et plus tard Garsonnet, Lussault et Pioger.
J’ai relevé deux personnes inscrits dans la liste de 1562 qui appartenaient également à la communauté réformée et dont les noms reviennent par ailleurs régulièrement. Il s’agit de Jacques Dehors et le sieur de la Royère, que je suppose être Guillon de la Royère.
S’ensuit une liste de personnes mentionnés pour mémoire.
Le sieur Saint Martin de la Couldre de Saintonge, accusé d’avoir pris part au pillage de la Cathédrale Saint Pierre et de Saint Hilaire. Il faut mentionner aussi les noms des chefs des quelques troupes protestantes d’Anjou et de Loudun en déroute (elles comportaient surtout des femmes et d’enfants protestants), poussées par les armées du roi et qui vinrent chercher refuge dans la ville de Poitiers, peu avant sa prise. L’acte mentionne ainsi Jacques de Beauveau de Tigny capitaine, Jean Renart de la Minguetière ainsi « Corneille » de Loudun qui serait Cornouaille Scot dit l’Ecossais.
Sont signalées enfin des personnes que je n’ai pu identifier : un nommé La Bourdellière et son frère, Lymdemière, Mézanchière, Saulx, Du Lizon, Fontfroide, Du Plessis, Lagueygne et ses enfants. Egalement, « le Prieur de Nieul » que je suppose être le prieur de Nieul sur l’Autize, le nommé Du Puy fils de l’abbé d’Orbestier (de l’abbaye de Saint Jean D’Orbestier à côté d’Olonne). Egalement Landoys sieur Durceay (Landais ?), Mathurin Grihard, un dénommé Saint Mathieu, Fronteneau et enfin Me François gendre du Drac.
Pour conclure cette recherche des familles protestantes de Poitiers, je livre quelques noms de personnes ayant eu maille à partir avec le corps de ville et qui furent parfois emprisonnées ou bien expulsées de la ville pour fait de religion.
En 1588, Daniel Guillot hôte de la Sirainne à Saint Jean d’Angély (sur geneanet répertorié comme sieur de la sirène) se voit emprisonné comme prisonnier de guerre et saisir son équipage alors qu’il réside chez Julien Porcheron, hôte des trois piliers.
La même année, des personnes de la prétendue relligion, étrangères à la ville et qui y étaient réfugiées furent expulsées et interdites de retour à Poitiers « tant que les guerres dureront ». Il s’agissait des nommés Renneteau avocat (peut-être Rayneteau de Fontenay le Comte), Robert Le Normand, colporteur, le sieur Duchaigne, Pierre Gauldin (que l’on apprend plus loin être de Lusignan), le sieur de la Guyardière, un certain fourbisseur qui ne faict que venyr de La Rochelle et le fils de feu Mr de Lezinière.
Enfin toujours en 1588 fut arrêté par la garde de la porte de la Tranchée un certain Denis Helye, mercier, de Chef Boutonne qui a reconnu être protestant.
1 - Cette page du rôle de 1552 comporte d’ailleurs d’autres protestants vivant à l’époque dans le même pâté de maisons : Jehan Beaucé, Francoys Pandin, notaire royal et Nicolas I Pelletier (celui qui figure sur la liste est Nicolas II cependant).